La femme en images…
Posté par femmeenimages le 17 avril 2010
C’est dès le XVIème siècle que l’iconographie a élaboré, en Europe, un code visuel relatif au corps et à l’identité féminine produisant un catalogue de représentations. Ce même catalogue qui a privilégié une image double de la femme, la définissant comme un être mystérieux. Cette inquiétude de la Femme, mystérieuse en son corps et en son esprit n’est pas nouvelle au XVIème siècle, mais bien tributaire d’une longue tradition antique et ecclésiastique. Ainsi, la féminité est elle l’essence même de la contradiction. Extrême en toute chose, l’ensemble des autorités lui reconnaissent, en effet, une double personnalité qui serait directement imputable à sa condition naturelle. Dès lors, la femme est minutieusement encadrée par des normes car tous les moyens sont bon pour la placer sous contrôle. Ce catalogue de représentations a également privilégié les stéréotypes, les mêmes stéréotypes jusqu’au plein milieu du XIXème siècle et dans certains cas à nos jours. L’exemple des caquets de femmes est le plus célèbre.
Ainsi, selon les hommes, les femmes ne parlent pas elles babillent, caquettent, jasent. Le nombre conséquent de satires iconographiques concernant les caquets de femmes, illustre la maigreur du propos tenu par ces dernières. De plus, les hommes voient en ces « paroles futiles » une véritable source de désordre. Qu’elles soient au lavoir, à l’église, au moulin ou chez l’accouchée, les femmes ne cessent de délier leur langue. Entre la promotion et la dégradation, l’image de la femme est marquée par un ensemble de textes, récits anciens mais également par la référence à de célèbres prototypes féminins cruels pour certains, admirables pour d’autres. Mais quel est le réel but de cette production iconographique en Europe? Si la peinture , la gravure, et même l’opéra véhiculent une image aussi contradictoire de la femme c’est avant tout pour mettre en garde les hommes de la nature douteuse de la femme. Il apparait nécessaire d’avertir les hommes du réel danger que la femme peut représenter si elle n’est pas contrôlée, surveillée. Il s’agit donc non seulement de prla femme mais également de protéger le sexe faible d’elle-même.Mais de quelles femmes ces hommes parlent ils exactement? Dans ce tourbillon iconographique, les femmes sont perçues sous un même critère sans réelle distinction.Épouse de notable ou paysanne c’est au singulier que l’on parle des femmes. Peu importe la condition sociale puisque les femmes sont jugées sur leur naturemême; cette même nature qui est responsable de leur inconstance.Parler de comment,en Europe, les hommes imaginaient la femme du XVIème siècle au XVIII, revientdonc à faire ressortir la logique d’un discours qui échappe parfois à la rationalité.
Ces représentations masculines de la femme sont nombreuses et restent pour la plus part inchangées du XVIème au XVIIIème.
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